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La plupart des communautés sexuellement "décalées" a beaucoup souffert de l'incompréhension et de l'agressivité de ceux qui se considèrent "normaux" parce que amateurs de sexe, et soi-disant "épanouis".
La prudence des A de faire leur coming-out est parfaitement compréhensible.
Dommage pour les normaux qu'ils ne se sentent épanouis qu'à la condition d'une sexualité dite épanouie.
Car la multitude de voies permettant à l'humain de s'épanouir est vaste. Si le sexe à lui seul condamne toutes les autres... c'est bien malheureux. Explorons..

La sexualité: une entrave à l'évolution des sociétés?

En poussant le raisonnement au bout (oups ...), je dirais même que la question de la sexualité est une entrave au développement de sociétés sereines et respectueuses des individus.

Le poids de la sexualité est si fort, qu'une proportion monstrueuse de personnes ne sont pas elles-mêmes. Ni ne se défendent face à ce qui leur est imposé socialement, à divers degrés.

Où se situe l'amour dans tout ça?

Où se situe l'amour quand une femme fait l'amour alors qu'elle n'en a pas envie, ou fait semblant de jouir, parce que l'image sociale de l'homme dans nos cultures le rend si fragile et vulnérable à cause de l'idée que ses performances sexuelles conditionnent sa qualité d'homme?
Où est l'épanouissement pour l'homme, comme pour la femme?

Sexualité: le poids du mythe, face à la réalité

Depuis la libération sexuelle, on veut nous faire croire qu'une sexualité épanouie, c'est au moins un rapport par semaine.
Et depuis quelques années, on renforce ce dictat par l'idée que la sexualité doit être acrobatique, explorer des champs toujours plus fantasques, repousser des "barrières" et des "blocages", acquérir des gestes et des pratiques qui ne sont pas forcément du goût de chacun.

C'est grave cette dictature du sexe. Il ne faut plus s'étonner que certains s'en éloignent.

Chose surprenante: de très jeunes adultes, qui baignent pourtant dans cette culture hyper-sexualisée depuis leur naissance, sont dans le rejet et le dégoût de la sexualité. C'est donc bien qu'il y a un problème d'ordre social.

Car en toute honnêteté, dans les faits, s'envoyer en l'air ou faire l'amour au moins une fois par semaine, c'est très loin d'être une réalité pour tous les individus.
Certains s'inscrivent dans ce fonctionnement, en ont le besoin, le désir et le plaisir. D'autres pas.

Je trouve dramatique que ces "autres pas" vivent mal parce qu'il est socialement acquis, et surtout imposé, de devoir faire l'amour au moins une fois par semaine pour être normal et épanoui.

Encore plus grave que cette pression sociale installe un tel malaise dans certains couples, qu'elle en conduit de nombreux à la rupture. Sans parler des chemins de souffrance par lesquels ils passent, avant d'aboutir à la séparation, parfois des années durant.

Sincèrement, je pense même qu'un des plus importants facteurs de divorce et de séparation, c'est la question de la sexualité.
Et même l'une des premières causes de conflits entre les cultures.

Sexualité: le nerf de la guerre?

Démonstration par A + B de la théorie que j'avance: la sexualité telle que nous la vivons et la proposons dans les différentes cultures, est l'un des premiers facteurs déclencheurs de conflits et de guerres.

Compromissions individuelles liées au sexe

Commençons par observer l'impact de la sexualité au sein même de notre culture occidentale.
Que penser des compromissions individuelles que permet le poids du sexe dans nos sociétés, quelles qu'elles soient? Promotion canapé, femmes qui "couchent" pour obtenir des rôles, accéder au rang de chanteuse etc. ou qui par intérêt financier, se "prêtent" à des hommes avec lesquels elles ne seraient jamais si la position sociale ne pouvait pas se moyenner par le sexe...

Je ne vous parle même pas du pourcentage effarant de femmes "normales" qui cèdent au désir de leur conjoint, et qui simulent pour éviter de mettre leur couple en danger. 60 % tout de même... sur celles qui ont la franchise de l'admettre...

Croyez-moi sur parole: les discussions entre filles en disent long sur ce point.

La place de la femme déterminée par le sexe

Petit tour du côté du traitement de la femme dans certaines cultures.

Sans partit-pris aucun, ni volonté de dire qui a raison ou tort, des occidentaux chrétiens ou laïques, ou des musulmans pratiquants, nous ne pouvons pas nier que certaines pratiques de l'islam sont quand même à l'origine des évènements dramatiques récents.
Le port du voile entre autres, a servi de levier à l'affrontement et au degré du conflit dans lequel nos communautés respectives sont tristement rendues aujourd'hui. Que dire de la peur et de la méfiance qui s'installe entre nous tous.

Or, le port du voile est bien lié au rôle de la sexualité dans la représentation de l'image et de la place de la femme.

Sexualité: barbaries rituelles "légales", et crimes

Les coutumes barbares de certaines cultures démontrent à quel point le regard porté sur le sexe est un obstacle, et une source d'inhumanité. Comme en témoigne l'excision encore très largement pratiquée. Pire, justifiée aux yeux des mères elles-mêmes, qui la font pratiquer sur leur filles, convaincues de ce que leur affirme leur culture sociale sur la sexualité et la place de la femme face à elle.

Pour finir, les perversions et les crimes que le sexe engendre... Depuis la prostituion et l'esclavage sexuell, en passant par le harcèlement, l'exhibitionnisme, le crime sexuel, le viol, jusqu'aux abus sur les enfants.

Si la sexualité n'avait qu'une fonction purement reproductive, et que nos cultures (toutes confondues) ne lui accordaient pas une telle importance dans la reconnaissance sociale de l'individu, aurions-nous ce degré de déviances et de dangerosité lié aux pulsions charnelles?

La sexualité: frein à l'épanouissement et à la paix

Vu sous ces angles, la sexualité est très loin d'être un facteur incontournable de l'épanouissement individuel d'une part, et de l'épanouissement des sociétés d'autre part.

Il peut en faire partie certes. Mais son rôle et son degré d'importance devraient être ramenés à celui des autres facteurs d'épanouissement et de reconnaissance de l'individu.

Nos sociétés auraient moins de problèmes, j'en suis persuadée.

Les Sexuellement "normaux" sont-ils si épanouis?

Je suis suffisamment âgée moi-même, pour avoir compris que les S ne sont pas si épanouis que ça. Loin s'en faut pour beaucoup d'entre eux.
Avant je faisais partie du "clan" normatif. J'en suis sortie pour des tas de raison.

La première étant l'absence totale d'empathie et de tolérance de mes S à moi, sans parler d'absence de modestie quant aux causes de mon retrait progressif dans les ébats amoureux, après les premiers émois.

Quand le sexe n'est pas ce qu'ils en attendent, ni ce qu'ils s'en représentent (merci les porno et les "bien-pensants normo-sexués") c'est toujours la faute des femmes...

Indépendamment de mon expérience personnelle, observer la recrudescence effrayante de sites de rencontres axés sur l'adultère me fait frémir. Jusqu'à des gens qui vendent du service de "mensonge bien fait", avec "justificatifs" et factures à l'appui pour le faciliter. Effarant je vous dis. Pervers même...

Alors que dans le même temps, notre société s'affronte sur la question du mariage pour tous au nom des valeurs de la famille...

Le poids de la sexualité rend manifestement nos sociétés totalement schizophrènes...

Commentaires  

+3 # ça fait du bien de vous lire!Rachel 18-03-2015 21:01
un grand merci pour cet article! je suis d'accord avec vous, plus je considère les couples qui m'entourent, plus je me dis que tout le monde ment au sujet de la sexualité!
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+3 # enfin!!!!!!marilou 04-04-2015 15:33
Bonjour, mon dieu comme sa fait du bien de vous lire !!!!! des hommes mon dit que je suis malade et que sa se soigne qu'il faut voir un psy , moi je suis née comme sa asexuelle !!!!!!!!!!!!!ma i voilà personne ne veux de moi et je souffre terriblement de cette solitude et de ce rejet. Pas besoin de sexe pour être heureux il y a bien d'autre chose et on peux aimer très fort quand même.
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+1 # vrai !Diane1477 14-05-2015 08:17
Bonjour Marilou
Je partage beaucoup votre intervention. Mon expérience personnelle c'est que j'ai toujours eu peur du couple justement parce qu'il y a cette contrainte sexuelle. Ce n'est que récemment que j'ai pu constater qu'il existe beaucoup d'individus comme moi et particulièremen t des hommes reputés être des êtres très actifs sexuellement. La société est faite de différences et nous sommes justement l'une d'elle
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+2 # lecture très intéressante !David Martin 09-05-2015 03:30
Notre société se prétend plus "sexuellement libérée" que ses devancières et elle l'est effectivement sur certains points (meilleure acceptation des orientations "déviantes") mais désormais c'est le culte de la performance et de l'épanouissemen t qui nous asservi, largement entretenu par les médias. Il FAUT être un bon coup, avoir eu son 1er rapport avant tel âge, avoir envie de "pimenter" ses ébats pour briser la routine ou que sais-je encore sinon c'est forcément que quelque chose ne va pas.
Je pense qu'on sous-estime les ravages de ce diktat dans les consciences (hommes comme femmes) car c'est une souffrance qui reste taboue. Cela mériterait pourtant que les pouvoirs publics se saisissent du problème (campagnes de prévention ?) au moins pour contrebalancer l'influence des médias !
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