Comment savoir si on est asexuel(le)? On le découvre souvent par hasard. L'asexualité n'est pas une orientation reconnue de nos jours. On préfère dire coincé, impuissant, frigide... Des problèmes quoi. Alors que l'asexualité n'empêche pas d'être très bien dans sa peau, ni de s'épanouir. Voici comment je suis devenue asexuelle.
Pour ma part, j'ai découvert assez tard que je suis asexuelle. Plus exactement, hypo-sexuelle, et pas no-sex.
Précision importante: je ne suis pas devenue asexuelle. Je me suis reconnue comme telle.
Je l'ai découvert tard, et surtout par hasard. Grâce aux autres aussi.
Et pour cause: on en parle peu. On vous colle aussi vite fait l'étiquette frigide, impuissant, coincé(e)...
Comment savoir si on est asexuel(le)? Voici mon parcours, s'il peut vous aider à découvrir que vous êtes A.
La sexualité au pouvoir
L'orientation prise par notre société depuis la libération sexuelle des années 70, développe une tendance forcenée des medias, des publicistes et des réalisateurs (série, films, téléréalité) à mettre du sexe partout.
Du coup, tout le monde s'est lancé dans la course à l'hyper-sexualité: être bien, être bon, c'est pratiquer souvent, être performant, et multiplier pratiques et exercices de style, rencontres sans lendemain juste pour l'acte, adultères...
Au point d'avoir aujourd'hui besoin de jouets sexuels quand le désir ralentit (un phénomène naturel).
J'ai jamais raffolé du sexe
Jeune, j'étais tout à fait attirée par les garçons. Comme mes copines, je me demandais comment c'était.
J'avais des pulsions, mais pas envie de me jeter à corps perdu (je choisis l'expression) dans des essais avec le premier venu.
Je voulais ressentir quelque chose qui parlait à l'âme. Impossible de supporter le contact physique venant de quelqu'un pour qui je n'éprouvais pas une émotion et une attirance sur le plan affectif.
J'ai grandi avec la révolution sexuelle des années 70
En plein boum de mon adolescence... La libération du sexe qui a accompagné les mouvements hyppies, j'étais en plein dedans.
Sortir de l'enfance et entendre parler du sexe comme condition de l'épanouissement: pas de pression, noooon... Et si j'y arrive pas? Je serais quoi, anormale? Ambiance...
Moi, quand j'étais adolescente, j'avais envie de câlins, de bisous, d'être tenue par la main, d'entendre et de dire je t'aime. Point. Mais pour avoir ça, la société s'est mise à exiger qu'il fallait aller plus loin... Toujours plus loin.
Comme si on vous disait: "Tu veux manger du gâteau? Mange d'abord des tripes crues et pas lavées". Même si vous y avez pas goûté aux tripes, vous avez pas forcément envie d'en manger.
Du sexe à tout va... à l'angoisse tout le temps
Alors à partir de là, j'ai pas arrêté de m'angoisser parce que les contacts physiques plus avancés, ben ça ne me plaisait pas.
Alors que les caresses et la tendresse, ça me mettait sur un petit nuage. Va comprendre Charles...
Et surtout, va le faire comprendre à ton Charles. Ou Thierry, ou Luc, ou qui tu veux... Avec une société qui lui répète sans arrêt qu'un garçon ça pleure pas, et que ça baise à tire larigot. D'abord.
Sinon, ton Charles, c'est pas un homme! Au mieux une 'tantouse' (pardon aux amis homosexuels).
Donc, à partir de mon 1er amour, que j'adorais, et en suivant, avec l'amour de ma vie, et puis les autres, ben c'était beurk et angoissant, les parties de jambes en l'air.
Il m'est arrivé d'en avoir envie, très envie même, avec des pulsions coquines... Mais le plus souvent, j'en avais pas envie: fallait pourtant y aller. J'ai vécu avec cette pression des années, et des années. Avec la conséquence de ne pas m'engager dans mes relations, ni fonder de famille, par crainte d'être forcément larguée pour 'cause de frigidité'.
Sans savoir qu'il y en avait tellement d'autres, des 'comme moi'. Hommes, ou femmes...
Pas amatrice de sexe: et les autres?
Pourtant, curieusement, j'observais ou j'entendais des choses. Des signes qui me disaient que des femmes, et des hommes aussi, tout autour de moi, n'avaient pas forcément envie de tout se sexe, tout le temps et partout. Que les rapports sexuels c'était bien, mais bon... pas tout le temps.
Ces hommes qui n'aiment pas le sexe, aussi
Sous la menace de l'épée de Damoclès nommée "frigidité", j'ai commencé par supposer que le nombre de femmes frigides était très grand, et que beaucoup simulaient. Plein de nanas autour de moi tenaient des propos qui en disaient bien long...
Question: finalement, je ne suis pas si anormale, puisqu'on est plein de filles comme ça?
Déduction: et si j'étais juste une normale qui a le droit de ne pas aimer la sexualité?
Et puis un jour, j'ai croisé un homme qui disait: "le sexe, ça me gonfle, j'aime pas ça". Lumière!!!!
Mais alors, être rebuté par le sexe, ça peut être aussi simple que ça? Et surtout, c'est pas que pour les filles? Merci à la vie pour cette rencontre.
De là j'ai commencé à remettre en question cette dictature du sexe 'libéré' qui enferme en prison tant d'hommes et de femmes.
J'ai cherché des explications sur la frigidité (suis une femme, n'oubliez pas). Là, internet a exercé son miracle: le mot "asexualité" a croisé le chemin du mot "frigidité".
La voie vers le retour à mon bien-être et mon épanouissement était ré-ouverte: je savais enfin ce que j'avais. J'étais asexuelle, tendance hypo-sexuelle. J'étais -pardon- je suis A-très normale...
Avant l'hyper-sexualisation
On en a presque oublié qu'avant cette société hyper-sexualisée, ce n'était pas du tout, mais alors pas du tout comme ça.
Les orientations d'aujourd'hui n'étaient pas dans la norme sociale admise il y a encore peu. C'est dans les années 50 qu'on a commencé à démocratiser le sexe, et à vouloir définir des tendances et des orientations sexuelles.
Aujourd'hui la tendance s'est totalement inversée.
C'est un détail que j'avais totalement oublié. Mais qui a son importance: il pourrit la vie de tous les hommes et toutes les femmes qui ne sont pas attirés par les rapports physiques.
La fin d'une coincée du sexe
Si pendant de nombreuses années j'ai pu pensé que j'étais une "coincée", quelques passages de ma vie me rappellent bien que non. Ils ont même fait sourire mes voisins du dessus, et je n'avais rien simulé du tout (de toute façon je simule pas: c'est du mensonge et de la manipulation).
Grâce à mes rencontres et à ce que j'ai observé, j'ai tout simplement admis, sans me poser plus de question, que le sexe, c'était plus mon truc. Aussi bête que ça.
De temps en temps je ne dis pas, mais vraiment de temps en temps.
La difficulté jusqu'à présent, c'est que même si je le vivais bien, je pensais que j'étais un cas particulier.
Après la révolution asexuelle
De récents reportages, et les rencontres fortuites d'hommes qui disaient ne pas être attirés par "la chose", tout en recherchant l'amour et la vie commune avec une femme, m'ont interpelée. Et s'il existait autre chose dans la façon de vivre une relation de couple? Et si on était finalement plutôt nombreux à ressentir ça?
C'est alors que j'ai entendu parler de l'asexualité, découvert qu'il existait des communautés asexuelles un peu partout dans le monde, et en France.
Si je n'ai pas encore fait mon coming-out avec mes proches, maintenant, je sais qui je suis, et qui je cherche: un homme asexuel comme moi, tendre, romantique, et fiable.
J'ai trouvé ce site de rencontre dédié aux femmes et aux hommes qui souhaitent fonder un couple, même une famille, malgré leur asexualité. J'espère qu'il apportera des opportunités pour créer un couple asexuel à bien d'autres hommes ou femmes.
2014 sera peut-être l'année de la révolution asexuelle.
Commentaires
Heureux que ce site puisse t'ouvrir le retour vers toi-même.
Ce qui est important dans la vie, c'est d'être en accord avec soi-même. Ce qui n'est pas possible, c'est de se soumettre à faire quelque chose que l'on n'aime pas, pour "coller" au moule social. Une société et un entourage véritablement libérés ne devraient pas imposer leur réalité à ceux qui ne sont pas dans ce rail-là. Et surtout ne pas les dénigrer. Un individu est riche de bien d'autres choses que ses "compétences sexuelles": valeurs morales, tolérance, altruisme, dons artistiques, talent de cuisinier, compétences professionnelle s, engagement de soi etc.
Bien à toi
La réponse est dans la rubrique Aide du forum. Il faut faire une recherche avancée depuis une des listes d'inscrits au site.
Voir l'aide pour trouver des annonces de rencontre asexuel selon critères:
http://kelove.fr/forum/aide/85-rechercher-d-autres-inscrits-par-critere
Je vous conseille la recherche par département.
Bien sûr, il faut être inscrit au site, avoir le statut KeLover actif et validé, et être connecté à votre compte personnel
Cordialement
je suis nouvelle sur ce site et moi c'est en lisant un article dans un magazine chez le médecin que j'ai compris que j'étais "asexuelle".
et en lisant tout vos témoignages, je me retrouve parfaitement ! j'espère maintenant trouvé un homme asexuel avec qui partager ma vie et fondé une famille j'espère je me sens mieux depuis que j'ai mis un mot sur ce que je ressent depuis plusieurs années !
merci à tous
J espère trouver ici, celui que ne n ai pas encore croisé...
Tout d'abord mille merci d'avoir partagé votre expérience avec nous, c'est ce qui m'a permis (et je ne suis probablement pas la seule) de comprendre que je n'avais pas de "problème", ce que je cherchais désespérément à résoudre depuis plus de 3 ans...
C'est tellement rassurant de découvrir que non seulement on est normal, mais en plus on est loin d'être seuls!
Maintenant, à quand la reconnaissance de l'asexualité?
je suis un homme de 20 ans et je viens de découvrir ce site . Ça me fait tellement plaisir de voir que ce que je vis n'est pas un problème , que je ne suis pas le seul dans mon cas . J'ai toujours trouvé affreuse l'idée que sans sexe entre un homme et une femme, il ne pouvait pas y avoir d'attachement . Merci à tous de prouver le contraire :)
A vivement bientôt j'espère...
Les sites de rencontre entre asexuels devraient accélérer les choses. Bien sûr, il faut que leur membres se montrent pro-actifs.
Plus y aura de mouvement, plus vous pourrez tous vous affirmer.
Sur KeLove, j'ai créé un forum (partie privée et publique) pour faciliter les échanges au niveau de notre communauté asexuelle.
Il existe aussi des rubriques dédiées aux groupes d'asexuels locaux. Faut encore que ça se réveille, mais l'outil est là. Aux asexuels de l'utiliser
Est-ce que vous pensez que l'assexualité est un désintérêt total pour le sexe (ne jamais le faire) ou partiel (le faire rarement).
J'aime de moins en moins le sexe, mais je ne me sens pas totalement assexuelle. Je ne sais vraiment plus où j'en suis à vrai dire...
J'aimerais être avec quelqu'un qui ne voit pas le sexe comme une priorité mais qui ne soit pas totalement fermé à ça. Vous pensez que c'est un type d'assexualité ou autre chose ?
Merci de vos réponses :)
C'est la sublimation pour 2 personnes qui apprécient le sexe.
Si pour au moins l'une d'entre elle, il n'y a aucun intérêt pour le sexe, je ne vois pas en quoi ce peut être une sublimation pour elle.
Heureusement que la sublimation des plats en cuisine, ça ne passe pas par le sexe... ça deviendrait difficile de se faire un restau gastronomique...
Blague à part... Ne soit pas affirmatif à dire que le sexe c'est la sublimation. Ceux que ça ne botte pas subliment leur relation aussi. Autrement, c'est tout.
Ce genre de question (et les réponses qui vont avec), sont abordées sur le forum privé de la communauté asexuelle KeLove.
Je vous invite à la rejoindre. Nous ne rentrerons pas dans le débat sur cet article, pour éviter d'éparpiller les discussions.
Cordialement
je suis une fille de 26 ans qui se pose tout simplement des questions et qui aimerai avoir des réponses .... comment peut on savoir si on est asexuel ou non ????????
Déjà, prend le temps de comprendre ce que tu ressens et de décoder tes émotions, ton ressenti.
Ensuite, je t'invite à la lecture des forums entre asexuels: leur lecture pourra d'une part, te permettre de voir que tu n'es pas seule à t'interroger, et à vivre les choses autrement que ce que la société hyper-sexualisé e actuelle impose à tous, sans se préoccuper du vrai ressenti des individus.
D'autre part, les discussions qui se tiennent entre asexuels, et aussi ceux qui s'interrogent, te permettront de trouver ces réponses qui sont déjà en toi. Il faut juste qu'elles deviennent claires à tes yeux.
Pour avoir accès à la partie privée du forum, tu dois t'inscrire (en respectant les conditions), et patienter un peu pour que je valide ton annonce / profil de rencontre A
Bonne journée
je me reconnait tellement dedans...
tellement poussée par cette socièté a devoir faire ca 3 ou 4 fois par semaine je n'en pouvais plus!! ca a en partie briser mon couple mais aujourdhui j'ai décider de faire avec!!
je suis comme ca et c'est tout!! si ca plait pas tant pis... il y a tant de chose a faire dans un couple autre que le sex!! le romantisme n'existe plus, les calin , les massage tout se termine toujours par du sexe...
stop!!! je veux vivre comme je suis !!
merci encore pour tout ca!!!
Je vois enfin une partie du monde que j'ignorais. Et c'est une très belle partie.
J'vous remercie tous d'être différents
Je me reconnais tout à fais dans cet écrit, (comme tant d'autre je suppose... Je n'ai pas tout lu
Merci pour son auteure Newlife
Avant de connaître Kelove j'avais honte de parler de sexe, surtout le fait que je ne fais rien, pour les gens c'est bizarre de pas faire l'amour, on se sent exclu d'après moi. Et grâce à kelove on se sent libres et compris par rapport à ca. Merci Kelove.
C'est en mars 2012, lors d'une émission télévisée que j'ai compris mon asexualité..
Au début je ne comprenais pas ce qu'il se passait, je pensais même ne pas avoir ma place en ce bas monde et cette découverte m'a vraiment apaisé.. Sauf que, quelques trois ans et demi plus tard, je vis mal ce fait, un peu comme un "handicap" vu que je sais le rejet de la gent féminine à mon égard.. Malgré toute ma gentillesse, mon attention,s'il manque cette dimension, c'est fini. Même à mon bureau, mes collègues de travail hommes et femmes ont du mal à comprendre ce qu'est l'asexualité, pensant qu'il s'agit d'un refoulement d'un événement passé, alors qu'il n'en est rien.. De plus, si je tombe amoureux, je dois toujours avoir à l'esprit que je suis différent de l'autre et réprimer mon émotion, mon amour et tout ce qui va avec.. c'est la double peine donc... Ma chef me dit même que je ne devrais pas le dire de suite durant la rencontre mais j'estime que cela manque de sincérité.. Alors peut-être que sur ce site je pourrai lire et m'exprimer et peut être trouver un bonheur commun...
Merci de m'avoir lu
Aurélien
Ce n'est pas pour celà que je ne peux pas aimer , on peut aimer avec autre chose que le sexe . Finalement, je me suis forcée toute ma vie à faire semblant parcequ'il fallait être comme tout le monde , en ce monde ou le sexe tient tant de place. Merci Kelove .
Asexuelle très chère, asexuelle.
Asexué veut dire "n'a pas de sexe", genre les amibes ou les vers de terre.
En tant qu'humains, et mammifères, nous avons tous un sexe.
La particularité des asexuels est de ne pas éprouver de fascination pour le sexe, au contraire d'une autre catégorie d'humains: les amateurs de relations sexuelles
Je me suis tellement entendu dire que j'avais un "problème" que j'avais fini par le croire !
Mais de lire cette article , de voir tout vos commentaires me redonne confiance.
Merci au site !
Je tiens déjà à féliciter la personne qui a écrit cet article parce qu'il faut dut temps pour le faire et réussir à tous dire et à faire comprendre les choses facilement, ce qui n'est pas toujours facile à l'écris ^^.
Personnellement ça fait déjà longtemps que je me demande si je ne suis pas asexué donc je ne suis pas surpris de mon manque d'attirance (bien que physiquement, oui je suis attiré).
Enfin bref, je remercie cet article car je suis tombé dessus directement et ça met un revers patriarcale, qui te met au point directement sur l’asexualité. (et donc sur la communauté du site ^^).
Après plusieurs relations sans jamais avoir connue d'orgasme, je me trouvais pas normale et les ruptures et mots blésant de mes ex ne m'ont pas aidée à me trouvée, j'ai été traité de phénomène bizard, de coincé du sex, de frigide, de fille à problème qui devrais voir un sexologue,etc.. ..Il ais vraie que je me suis toujours sentie différente des autres femmes sans pouvoir savoir de quoi sa venais, et c'est compliquée dans cette société de devoir rentrée dans des casses si non nous sommes des gens bizard. Alors là je commence à trouvé quelque réponse sur ce forum mais j'ai du mal à avancée sur moi même. Si quelqu'un peut m'aidée par les echange à me comprendre un peut plus car mieux on ce connais mieux on ai épanouie Merci de m'avoir lue
Je lis dans vos commentaires bp de choses dans lesquelles je me retrouve. Attirée par le sexe opposé mais pas spécialement par le sexe. Mariée pdt 15 ans, 6 mois après notre rencontre je n'avais déjà plus d'envie. Nous avons fait chambre à part pdt de longues années et j'avoue, les calins ne me manquaient pas. Je ne suis même pas allée voir ailleurs.
J'ai eu des relations après mon divorce mais toujours le même phénomène qui revient sans cesse : manque de désir physique après juste qqs semaines et la sensation de se forcer.... Mon psy vient de me parler d'asexualité...